Zones humides et milieux aquatiques

Face au changement climatique, un indispensable partage de l’eau

Les tensions sur les ressources en eau figurent parmi les effets du changement climatique.
Si les modèles des climatologues ne semblent pas montrer de variations majeures sur les quantités d’eau qui vont tomber sur nos territoires, les changements porteront davantage sur la répartition des précipitations dans l’année ainsi que sur les augmentations d’évaporation et d’évapotranspiration générées par la hausse des températures, et probablement des vents. Un assèchement des sols sur des profondeurs marquantes, très pénalisant pour l’agriculture, est à craindre.

Ces effets sont déjà visibles sous la forme de phénomènes climatiques inhabituels. Ils ont et auront encore plus demain des conséquences sur les activités humaines  mais aussi sur les milieux naturels.

Face à ces changements inéluctables, nous nous engageons pour le renforcement de plusieurs principes :

  • Un partage de l’eau qui doit être anticipé et co-construit entre les acteurs, selon les priorités et les modalités définies par le Code de l’environnement, qui hiérarchise les besoins (eau potable et santé humaine, besoins des milieux aquatiques, usages agricoles et industriels…) et définit des outils de diagnostics et de dialogues au sein des Commissions Locales de l’Eau (CLE). Nous sommes présent et acteur au sein de plusieurs de ces CLE : Lignon, Haut Allier, Allier aval, Sioule (avec le CEN Allier)
  • Une approche globale et systémique sur
    le grand cycle de l’eau (depuis la pluie sur les montagnes jusqu’à l’évacuation de l’eau par les grandes fleuves ou rivières). Tout au long de ce grand cycle, nous plaidons pour les  solutions fondées sur la nature, qui protègent et restaurent les milieux naturels aquatiques, lesquels régulent de fait en qualité et quantité l’eau au cours de son cycle. Pour résumer, sur nos territoires, il s’agit de ralentir l’eau autant que faire se peut (notamment un aménagement du territoire et des méthodes agronomiques appropriés) pour favoriser son stockage naturel dans les zones humides et les nappes, et permettre sa filtration par la végétation et les sols.

Quelques exemples de nos actions concrètes

  • Têtes de bassin-versant :  restauration des zones humides et des petits cours d’eau d’altitude : supprimer les remblais sur les zones humides, enlever les drains et boucher les fossés, reméandrer les cours d’eau, etc.
  • Zones de collines, ralentissement des écoulements et amélioration des infiltrations : planter des haies, restaurer le fonctionnement écologique des marais et des prairies humides, etc.
  • Secteurs de culture : restauration de la vie biologique des sols et augmentation de leur taux d’humus (favorisant la réserve en eau des sols), travail sur les remontées de nappes (via des interventions sur les fossés et rases), plantations de haies (ralentissant le vent), etc.
  • Zones alluviales : préservation et restauration de la dynamique fluviale (divagation naturelle du cours d’eau) pour restaurer la nappe alluviale, préservation et restauration des milieux naturels alluviaux
  • Protection et renaturation des zones humides partout où elles existent

Depuis plus de 30 ans, le CEN Auvergne conduit sur le terrain ces actions avec le soutien de partenaires publics (agences de l’eau Loire-Bretagne et Adour-Garonne, collectivités…) et privés, en lien avec les usagers (propriétaires, agriculteurs, associations…). Fort de ce savoir-faire, il en défend la plus-value dans les instances des politiques publiques et notamment au sein des agences de l’eau.

Une solidarité indispensable autour des questions liées à l'eau

Pour l’agriculture, la question de l’eau devient prégnante et facteur de clivage sociétal. De fait, le monde agricole est confronté à des mutations difficiles tant sur les plans techniques qu’économiques. Ces difficultés doivent être
entendues et nous y sommes sensibles. Nous souhaitons accompagner ces mutations nécessaires car il serait néfaste d’y sursoir au prétexte de leur complexité. Nous rappelons également que le partage de l’eau doit intégrer les enjeux amont – aval : les têtes de bassins versants jouent un rôle majeur dans le grand cycle de l’eau mais sont souvent moins riches au plan économique que les zones situées plus à l’aval. L’indispensable solidarité amont – aval, promue dans les objectifs des agences de l’eau, doit être renforcée

Enfin, le partage de l’eau ne peut pas se faire uniquement au profit des humains et doit intégrer les besoins des vivants non humains, de l’ensemble de la flore et de la faune qui composent les milieux aquatiques et ceci pour eux-mêmes mais aussi parce qu’ils sont indispensables à notre qualité de vie.